Ce poème, intitulé "Marée noire", évoque de manière poignante les conséquences tragiques de la pollution marine, tout en intégrant des réflexions sur la nature, la mort et la responsabilité humaine.

Voici une analyse des éléments principaux :

Destruction de la nature : L'image du goéland "englué de goudron" est particulièrement frappante, symbolisant les effets dévastateurs de la marée noire. Ce tableau dépeint une scène de désespoir, où la beauté naturelle est altérée par l’intervention humaine.

Ambiance lugubre : Les descriptions du "soleil rageur" et des "lames lugubres" créent une atmosphère sombre et pesante. L'utilisation d'adjectifs comme "rageur" et "lugubre" renforce l'idée d'un environnement hostile et douloureux.

Goût amer de la brise : La "brise du matin" qui "avait un goût amer" souligne le sentiment de désillusion et de tristesse. Cette métaphore sensorielle suggère que même la nature, normalement revitalisante, est pervertie par la pollution.

Incapacité et désespoir de l'oiseau : La description du goéland qui "tentait d'ouvrir son bec, de déployer ses ailes" mais qui est finalement immobilisé par ses "hideuses attelles" représente la lutte désespérée d’un être vivant face à la destruction de son habitat. Cela symbolise une impuissance face à des forces extérieures et à la dégradation environnementale.

Critique de l'humanité : La phrase "Homme n'as-tu appris" s’adresse directement au lecteur, soulignant la responsabilité humaine dans la détérioration de l'environnement. La référence aux vers de Charles Baudelaire, évoquant la mer comme un miroir de l'âme, ajoute une dimension philosophique et critique sur la manière dont l'humanité se perçoit en relation avec la nature.

Mort et mépris : La fin du poème, où le goéland "ferma les yeux et mourut de mépris", est particulièrement frappante. Cela peut être interprété comme un acte de désespoir face à l'indifférence humaine, suggérant que même la nature peut éprouver un sentiment de dégoût envers ceux qui la détruisent.

En somme, "Marée noire" est un poème puissant qui évoque la tragédie de la pollution marine, tout en soulignant la responsabilité humaine dans cette destruction. Il invite à une réflexion profonde sur notre rapport à la nature et les conséquences de nos actes sur l'environnement et les êtres vivants.